Le 1er février a eu lieu la conférence sur le loup avec l’ASPAS et Férus. 103 personnes sont venues pour écouter la biologie du loup présentée par Roland et les expériences passionnantes d’éco pastoralisme racontées par Annie et son équipe. Puis la salle a pu s’exprimer, poser des questions.

J’ai appris que le dernier loup de l’Indre et Loire avait été abattu à Ferrière Larçon en 1908, que les loups sont revenus naturellement dans le parc du Mercantour en 1992 depuis l’Italie. Aujourd’hui en France, on aurait environ 36 loups, en Italie 600 et en Espagne 2 000 !

Le régime alimentaire du loup est composé d’ongulés sauvages (mouflons, chamois, chevreuils, ..), rongeurs (campagnols, mulots, ragondins, castors), de petits carnivores (renards, belettes), oiseaux, fruits, invertébrés et parfois d’ongulés domestiques (moutons, chèvres). En fait, le loup, comme tous les prédateurs, va se nourrir en essayant de dépenser le moins d’énergie. Les proies blessées, malades, les plus abondantes suivant les saisons ou les milieux, seront prélevées en priorité.

Je me dis que l’homme préhistorique devait faire de même. Cependant l’Homo sapiens est supérieur à Canis lupus car nous avons réussi à domestiquer nos proies, plus besoins d’aller chasser, de courir par monts et par vaux pour se nourrir. Cependant d’autres prédateurs profitent parfois de nos élevages, car ils s’insèrent dans l’écosystème.

Pour en revenir à nos moutons, les éleveurs avaient pris l’habitude de ne presque plus être dérangés par les super-prédateurs, ces derniers ayant failli disparaître en France. Dans nos montagnes, on remarque des troupeaux parfois libres, peu surveillés et bien souvent en surnombre, résultat d’une certaine politique agricole et économique actuelle, suivie par certains éleveurs. La pratique ancestrale des bergers était différente.Le métier de berger est très physique, pour ceux qui le pratiquent encore, en raison du suivi des bêtes sur le terrain à la saison estivale.

Aujourd’hui, cette politique agricole peut être remise en question. L’idéal étant de retourner à des pratiques moins intensives, mais en vivant avec son époque, bien sûr ! Le rude métier de berger doit évoluer avec les progrès des communications et des déplacements en montagnes.

Oui, l’homme n’est plus sauvage. Outre le besoin de se nourrir, il faut aussi qu’il gagne de l’argent ! Peut être recherche t’il inconsciemment un idéal d’oisiveté. Il se ferait servir totalement d’où une moindre dépense d’énergie pour vivre !!! (Est ce le summum de l’évolution ? !!!)

Je pense qu’un choix de société s’impose aujourd’hui.

  Soit on considère que l’homme est supérieur à la nature, alors on détruit la petite concurrence (les grands prédateurs). Le résultat provoquera un déséquilibre majeur des chaines alimentaires, avec surpopulations de certains animaux, qui succomberont aux maladies, ou que l’homme devra gérer. Y arrivera-t-il ? avec quel argent ? Et le risque à court terme de se retrouver seul sur la planète, certes avec de quoi manger grâce aux élevages.Mais, on voit déja aujourd’hui les risques d’épidémies plus ou moins maîtrisés, de mauvaise nourriture. De toute façon le déséquilibre physico-chimique sera tel que notre environnement sera déterioré et là ; l’homme sera un loup pour l’homme !

  Soit on tolère les autres prédateurs et la biodiversité, au titre du cadre de vie, du tourisme de nature, du développement durable ... et surtout de la survie de l’espèce humaine ! Mais pour cela il va falloir réintégrer nos campagnes, embaucher des hommes pour la surveillance, reconstruire des bergeries, éduquer des chiens pour nous aider, bref, changer de politique agricole. Personnellement, si le loup revient en Loire, je serai obligé de construire un poulailler pour mes poules, cela développera l’économie du bâtiment ! Donc, à la question « ça sert à quoi un loup ? », on peut répondre « à sauver l’espèce humaine ! » Et au fait, un homme, ça sert à quoi ?

Bon, j’étais parti pour raconter la conférence. Dans les questions, il y a eu aussi celle du loup qui attaque les hommes. Il est vrai qu’au moyen âge, le loup mangeait les cadavres des champs de batailles ou ceux laissés sur les bords de chemin, toujours la loi du moindre effort ! Il y aurait aux archives des écrits d’attaques de loup sur l’homme solitaire, mais ne provenant que d’une source. Peu de gens savaient écrire. Entretenir des peurs peut rassembler les personnes autour d’une doctrine !

Avant l’arrivée du christianisme, les loups, ours, aigles et autres grands prédateurs étaient vénérés, symboles de puissance, de fertilité, protection de la famille et cela encore aujourd’hui chez certains peuples ...

Cela dit, des animaux (loups, chiens...) enragés peuvent, et ont déjà attaqué des hommes. Heureusement, la rage fut éradiquée en France. Mais à l’époque des premières archives tenues par les religieux, elle existait.... Redescendons sur nos montagnes, après ces réflexions qui n’engagent que l’auteur, mais néanmoins on peut se poser la question.

Vivre avec les loups, certains bergers le font, ce n’est pas facile, certes. Ils peuvent et doivent être aidés par la société dans laquelle, ils ont une place essentielle. Des associations y participent et notamment Férus par le programme Pastoraloup. Prenons exemples sur nos amis européens et notamment Italiens du parc des Abbruzes.

Je vous renvoie sur le site internet de FERUS